Anonyme [1649], NOVVELLES BVRLESQVES PORTÉES PAR LE DVC de Chastillon à l’Empereur des Tenebres, aux affreuses cauernes de sa domination. , françaisRéférence RIM : M0_2557. Cote locale : A_6_38.
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Chastillon.

C’est vn meschant homme, ie croy qu’il est
Sorcier, & quiconque le hayt il faut malgré luy
qu’il luy fasse bonne mine : la Rey ne l’ayme comme
soy-mesme ; Monsieur le Duc d’Orleans aussi :
Et comme on m’a dit, il a donné depuis peu
trois petits siflets en broderie à ses trois niepces.
Le Prince de condé ne fait la guerre aux Parisiens
que pour luy seul à son sujet. Enfin ie ne
sçay que vous en dire, ie voudrois que ie ne l’eusse
jamais conneu, peut estre que ie ne serois pas
icy, vous le deuez mieux connoistre que moy,
puis que sa place est icy retenuë.

Pluton.

Ne sçauez vous rien dauantage ?

Chastillon.

Non ? Il y a bien quelques petites intrigues de
Cour, mais c’est peu de chose : Si mon cousin
sçait quelque chose, il vous le dira. Pour moy ie
m’en vais rendre visite à mon bon amy le Cardinal
de Richelieu.

Pluton.

Baron, dit-moy quelque chose ?

Baron.

I’ay appris (Serenissime Hautesse) auant que de
partir, que si la Reyne retourne iamais à Paris,
& qu’elle aye la victoire, qu’elle fera couper
la langue à toutes les femmes, de peur qu’elles
ne luy disent plus d’iniures ; & particulierement à



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