Anonyme [1649], MESSAGER DV CARDINAL DE RICHELIEV, ENVOYÉ DES CHAMPS ELISEES A IVLLE MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2460. Cote locale : A_6_12.
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qui nommoit la liberalité son plus precieux
tresor, d’autant qu’elle auoit eu plus de pouuoir
pour conseruer son diadesme, que la multitude
de soldats, & ses armes estoit bien digne de
l’Empire qu’il possedoit. C’est par là qu’on peut
monter à la gloire, & treuuer l’entrée des cœurs
des nations, qui ne peuuent estre ouuerts qu’auec
des clefs dorées. Si vous auiez pratiqué ces
choses, vous receueriez des benedictions de toutes
les bouches, des Eloges de toutes les plumes,
& ie ne serois point, comme ie le suis icy, persecuté
des reproches qu’on me fait à toute heure,
comme si i’estois coupable des fautes, dont on
vous accuse par tout. Le bruit en vient iusques
en ces lieux, & l’on m’a dit qu’on voit par tout
des libelles contre vous qui vous diffament, &
que mon nom est meslé parmy ces calomnies.
C’est ce qui m’a obligé de vous écrire mes sentimens,
qui sont bien contraires aux maximes pernicieuses
du Florentin. On dit que ce Machiauel
est vostre Breuiaire, & qu’il n’y a point de leçons
que vous ne sçachiez mieux par cœur que le
Symbole des Apostres. Ie voudrois bien qu’au
lieu de tant de flatteurs qui vous obsedent, il se
treuuast quelque fidelle Conseiller qui vous instruisit
des choses que vous deuez faire desor
mais pour vous maintenir. Mais c’est vn des


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