Anonyme [1649], MEMOIRES ET PLAINTES Des Rentiers de l’Hostel de Ville de Paris, sur les contrauentions aux Arrests, Reglemens & Declaration du mois d’Octobre 1648. presentez à Nosseigneurs du Parlement. , français, latinRéférence RIM : M0_2447. Cote locale : A_4_1.
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deuoit estre entierement appliquée au payement des rentes,
& que si le Roy luy debuoit quelque chose, il faudroit
le satisfaire d’ailleurs.

 

Monnerot voyant tout contraire, & sçachant bien que
dans le fonds de son Traicté, & de celuy de Moulins de la
mesme année 1643. il y auoit dequoy payer vn quartier &
demy des Rentes, il a recours à des artifices punissables.
Il fit ouuerture à Messieurs les Directeurs de retrancher
le demy quartier, & d’en prendre partie pour luy, & porter
le surplus à l’Espargne ; de sorte que par le moyen de
ce diuertissement, il fit rendre l’Arrest du mois de Iuillet,
par lequel l’on ne parle que d’vn quartier pour ladite année
1648. qui est vn brigandage public, puisque cela c’est fait
au prejudice du Traicté de 1648. dont la Cour est suppliée
d’ordonner l’execution, & de la Declaration du mois d’Octobre,
qui ordonne fonds de deux quartiers.

Mais ce crime en a produit vn autre qui n’est pas moins
dangereux ; car par ce moyen Monnerot a non seulement
fait confirmer l’impositiõ qu’il auoit faite en vertu de l’Arrest
du Conseil de 1648. & conuerty à son profit les deux millions
six cens mil liures, qu’il a leuées en ladite Generalité : mais il
a encore fait vn Traicté secret auec le Conseil, tant pour la
Generalité de Moulins que d’Orleans, qui est si mysterieux,
& fait de telle sorte, qu’on a trouué moyen de payer
1648. des deniers de l’année 1649. à cause que Monnerot a
fait tourner à son vtilité particuliere, à la reserue de cinq
à six cens mil liures qu’il a portez à l’Espargne tout le fonds
de 1648. & partant il arriuera qu’il n’y aura point de
fonds pour l’année 1649.

Ce qu’il y a donc à faire pour arrester le cours de ce diuertissement,
est d’obtenir du Conseil deux Commissions
pour deux personnes que les Rentiers nommeront, addressantes
aux Thresoriers de France desdites Generalitez d’Orleans
& de Moulins, afin d’empescher que les deniers ne
soient diuertis, & particulierement en la Generalité d’Orleans,
où Monnerot, Bachelier, & Boulart sont Receueurs



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