Anonyme [1652], MANIFESTE DE LA VILLE DE PARIS, CONTRE LE RETOVR du Cardinal Mazarin. DEDIE A SON ALTESSE ROYALE. , français, latinRéférence RIM : M0_2362. Cote locale : B_11_20.
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iouyr insolemment de sa bonne fortune. Il ne le
peut & ne le doit point souffrir. Ce seroit vn reproche
que le Roy mesme luy en feroit quelque iour,
& tout le Royaume. Tous les Princes du Sang
vnis ne seront pas sans credit & sans amis dans vne
entreprise si glorieuse. Il n’y a donc rien plus aisé à
Monsieur le Duc d’Orleans que de faire cette
guerre & de la soustenir.

 

Si on ne peut donc pas éuiter la guerre, il est
certain que l’aduantage de Paris est d’y songer
promptement, de continuer, comme il a tousiours
fait, dans des resolutions fortes & genereuses de
perdre le Cardinal Mazarin, qui ne songe à present
qu’à nostre deffaite & à nostre destruction. Il faut
aller chercher auec vne bonne armée ce cruel &
impitoyable ennemy. La guerre sera bien tost
acheuée, il ne peut pas faire face de tous les costez,
nostre armée peut estre bien-tost en estat. Monsieur
le Duc d’Orleans a desia cinq mille hommes.
On peut facilement augmenter ses troupes, nous
auons les deniers publics, les biens des partisans,
de leurs veufues & de leurs heritiers, & de tous
ceux qui sont auec l’ennemy de l’Estat. La Loy
nous les abandonne. Nous esloignerons le mal de
nous, nous rendrons tout ce pays libre, il faut preuenir
nostre ennemy, & n’attendre pas qu’il vienne
encore brusler nos maisons & deserter nos campagnes.
Autrement si nous negligeons nostre
auantage & ce moment si precieux, nous n’auons



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