puny de son insolence, d’auoir abusé de la minorité
d’vn Roy, d’auoir violé toutes les Loix, & d’en
vouloir encore aujourd’huy triompher à main armée,
au scandale & à la confusion du gouuernement.

Il en tremble desia, & tous ses adherans, ils sçauent
que pour les perdre, il n’en faut auoir que la
volonté. Ils n’esperent rien que par nostre diuision.
Ils taschent de decrediter le Parlement, de
decrediter Monseigneur le Duc d’Orleans, &
tous ceux qui se trouuent dans la defense de la
cause publique. Ils veulent persuader au Peuple
qu’on leur demandera de l’argent, bien qu’on n’y
ait par encore pensé, & qu’on ait vne infinité de
moyens pour faire la guerre au Cardinal & à toute
sa secte, sans incommoder le Bourgeois.

Enfin auparauant que de finir, ie vous prie
(chers Citoyens) de tenir pour indubitable que le
Cardinal demeurant en France, où il est entré auiourd’huy,
on ne sçauroit se garentir de la guerre,
le Cardinal la porte par tout.

Quand nous demeurerions inutiles & sans nous
declarer, quand mesme nous serions assez lâches
de souffrir ce Tyran, qui nous veut acheuer de perdre,
il y aura tousiours vn puissant party contre luy.
Monsieur le Prince a desia les armes à la main.
Monsieur le Duc d’Orleans est aussi trop interessé,
& pour sa personne & pour l’Estat au restablissement
de ce Ministre, pour le laisser tousiours