qu on en vouloit, & non pas à ses Tyrannies.

Monsieur le Duc d’Orleans, qui souffroit il y
auoit si long temps auec impatience vne conduite
si criminelle, s’en plaignit publiquement. Il arresta
le coup de foudre qui alloit esclatter sur nos Testes.
Il se joignit au Parlement, qu’il fit iuge d’vne si glorieuse
entreprise. La Reyne chasse le Mazarin sans
esperance de retour : Elle en donne sa parole au
Parlement, elle donne celle du Roy. On donne des
Arrests celebres qui luy font deffenses d’entrer
dans le Royaume, à peine d’estre declaré Perturbateur
du repos public. Le Roy confirme tout par vne
Declaration veriffiée, où il accuse mesme le Cardinal
de tous les desordres de son Estat : D’auoir rompu
la Paix, d’auoir transporté les deniers, exercé la
piraterie, luy fait deffenses à peine de la vie de demeurer
dans aucun lieu qui fust sous son obeyssance
& sous sa protection. C’est vn crime à tout le monde
de croire que le Mazarin retourne, on dit tout haut
à la Cour que c’est vn faux pretexte que l’on prend
pour exciter la sedition & la reuolte, que la parole
du Roy est inuiolable, que ce seroit renuerser tous
les Droicts & la seureté publique.

Cependant apres toutes ces Paroles solemnelles,
qui sont les fondemens des Estats, nous ne laissons
pas de voir aujourd’huy le Mazarin de retour. Nous
le voyons au milieu de la France, non pas auec vn
visage de coupable, de criminel de leze-Majesté au
premier chef, comme il a esté condamné par la propre
bouche du Roy son Maistre, par les Arrests de