Anonyme [1649], FACTVM CONTENANT LES IVSTES Deffenses des Rentiers de l’Hostel de Ville de Paris: Et les moyens veritables de la seureté de leurs Rentes, & de leur conseruation. , françaisRéférence RIM : M0_1360. Cote locale : A_4_2.
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quelques grands qu’ils soient, & tous les memoires qu’on leur a
voulu mettre entre les mains pour cela.

 

Pour les Aydes suiuant les mesmes Arrests du Conseil enregistrez
au Parlement, le quartier deuoit commencer au premier
Aoust à vingt mil liures par sepmaine. Mais on ne l’a fait ouurir
qu’à la fin de Septembre ; de sorte que par ce moyen les Fermiers
sont en demeure à cet égard de plus de cent cinquante mil
liures, qui est vne perte notable, qui se rencontre dans six ou
sept sepmaines de reculement : car au lieu de deux quartiers &
demy par an, il se trouue que l’on ne paye pas seulement deux
quartiers.

Les Fermiers des Aydes doiuent encore de reste vn million
de liures de l’année 1648. dont il y a condamnation & vn executoire
de la Chambre jusques à la somme de huict cens mil liur
du 26. May dernier, & neantmoins le Preuost des Marchands
ne pense point à faire aucunes poursuittes. Il souffre que tout le
monde s’enrichisse des despoüilles des pauures Rentiers.

Quand à ce qui est du Clergé, où il n’y a point d’excuse, estant
constant que le Receueur general a charge de prendre du fonds
sur la place, quand il faut satisfaire au public, & que celuy qui
luy doit estre mis entre les mains luy manque ; Cela n’a pourtant
pas empesché que le Preuost des Marchands n’y ayt toleré le
desordre comme dans les autres natures. Les plaintes en ont esté
portées iusques au Conseil. Et bien que par l’Arrest de Iuillet
l’on deust payer par semaine vingt mil deux cens quarante-sept
liures, tant pour le courant que pour le passé, il ne s’en paye pas
dix-huict, & encore n’a-t’on fait l’ouuerture du quartier que sur
la fin d’Aoust, au lieu du 12. Iuillet, qui sont plus de six semaines
de reculement, c’est à dire six vingt mil liures de perte, qui continüe
encore dans la suitte.

Pour les Gabelles, qui ont esté le premier subjet des plaintes
des demandeurs, ils ont désja expliqué vne partie des friponneries
qui s’y sont faites, que les Preuost des Marchands & Escheuins
pouuoient empescher facilement, s’ils eussent eu l’affection
qu’ils deuoient auoir pour le publicq.

Mais il est estrange qu’ils n’ayent pas fait seulement executer
entierement l’Arrest du premier Octobre dont il s’agist, bien



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