Anonyme [1650 [?]], LETTRE D’AVIS A MONSEIGNEVR LE DVC DE BEAVFORT. , françaisRéférence RIM : M0_1838. Cote locale : E_1_28.
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regardé, dans le second comme l’Autheur d’vne cabale,
par la ligue des Villes que vous avez projettée, &
dans le troisiesme, vous avez paru comme le conseil
d’vne revolte, ayant voulu armer vne Province contre
le service du Roy. Ils ont apprehendé que Monsieur
le Cardinal Mazarin estant saisi de cette Lettre
ne s’en serve vn jour comme d’vne piece decisive pour
vous faire vostre procez, ou pour vous faire perdre
l’Admirauté ; & craignent avec quelque raison, que
l’esperance de perdre vn Prince qui ne vous en a point
donné de sujet, ne soit la cause de vostre perte. Et certainement,
MONSEIGNEVR, s’il est vray que le pretexte
qu’on a pris de rappeller Monsieur le Comte
d’Alais ne soit autre que de pacifier la Province, on ne
void point de moy en d’excuser le conseil que vous leur
donnez de se liguer & s’vnir, de s’armer & se fortifier
apres qu’il en sera party. Vous faites voir par là que ce
n’est pas le desir de la paix qui donne lieu à ce rappel,
puis que vous formez le dessein d’vne guerre sur son
éloignement, & que vous voulez armer les peuples
dans le temps qu’il n’y sera plus. Il est aussi fort veritable
que ce n’est pas sa presence qui cause la division
dans la Province ; & ceux qui estoient en peine d’en
chercher des preuves, en trouvent vne dans v. Lettre,
& disent qu’on ne peut plus douter que cette division
n’ait des racines dans la Cour, & que les mouvemens
que ce Parlement excite ne soient suggerez, & tout
le monde juge maintenant que si on y a veu revolter
les Villes, & mutiner les peuples, c’est parce que l’on
l’a voulu Ils disent, MONSEIGNEVR, que si vous n’avez


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