Anonyme [1649], LETTRE DV VRAY SOLDAT FRANÇOIS AV CAVALIER GEORGES : EN SVITTE DE LA LETTRE A MR LE CARDINAL, BVRLESQVE. , français, latinRéférence RIM : M0_2207. Cote locale : C_4_41.
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Que si dans quelqu’autre Prouince,
On veut chercher à nostre Prince
Vn Ministre pour le besoin,
Il ne faut point aller si loin :
Gaillon nous garde vn Politique,
Qui sçait l’vsage & la pratique
De tout ce qui se fit iamais,
Ou dans la Guerre, ou dans la Paix.
Il sçait les mœurs & les affaires,
Et les Coûtumes étrangeres ;
Il sçait ce qu’il faut faire icy,
Et ce qu’on fait ailleurs aussi :
Il n’ignore rien dans l’Histoire,
Tout est present à sa memoire ;
Il sçait Aristote & Platon,
Il sçait par cœur son Xenophon,
Bodin, Philippes de Comines,
Mieux que Vespres & que Matines :
Et, comme il a grand souuenir,
Il peut iuger de l’auenir,
Et preuoir par cette science
Ce qui peut affermir la France,
Et ce qui la peut émouuoir ;
C’est de ces gens qu’il faut auoir.
Aussi bien, feu George d’Amboise,
De là haut, nous cherchera noise,
Si Harlay, son meilleur amy,
N’est son successeur qu’à demy.

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