Anonyme [1649], LETTRE DV VRAY SOLDAT FRANÇOIS AV CAVALIER GEORGES : EN SVITTE DE LA LETTRE A MR LE CARDINAL, BVRLESQVE. , français, latinRéférence RIM : M0_2207. Cote locale : C_4_41.
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A qui Nature, ce dit-on,
Ne donne iamais d’aiguillon :
Pour cela, dans les Monarchies,
Sur vn beau principe établies,
Les Iuges, ou les Parlements,
Disposent seuls des châtiments :
Le Roy leur laisse la Iustice,
Et prend le soin du Benefice ;
Il leur permet de condamner,
Et ne s’occupe qu’à donner,
Ne voulant monstrer sa puissance,
Qu’en ordonnant la Recompence,
Et qu’en faisant, sans interêt,
Honneurs ou Biens à qui luy plaît.

 

 


Et cependant tous nos Ministres,
Par des subtilitez sinistres,
Vsurpent ce qui fait les Roys,
Eleuant bien souuent, sans chois,
L’Estranger & le Parazite,
Au point qui n’est dû qu’au merite,
Et qu’aux naturels du païs.

 

 


C’est ce qui fait qu’ils sont haїs,
Que les plus heureux ne vont guere
Iusqu’au bout de leur Ministere,
Et que sans estre regrettez,
Souuent dans des lits empruntez,
Ils perdent ce reste de vie
Qu’ils ont sauué de la furie,

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