Anonyme [1652], LETTRE DES TROIS ESTATS DE PROVENCE A MONSIEVR LE DVC DE GVISE, Par laquelle il est prié d’accepter le Gouuernement de la Prouince, & les tirer du joug tyrannique sous lequel ils languissent depuis la mort du deffunt Duc de Guise, son Pere. , françaisRéférence RIM : M0_2080. Cote locale : B_8_40.
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fois regreté la perte de feu Monseigneur de
Guise vostre Pere, sous lequel le siecle d’or
estoit parmy-nous, point de troubles, nuls
nouueaux imposts, nulle force ny violence, ce
qui rendoit la Prouince heureuse, riche & abondante
en marchandises & commerces de mer,
sans apprehender ny redouter les Pirates & les
Corsaires, comme nous faisons aujourd’huy,
que nous n’auons presque personne pour deffendre
nos pesches & nos costes, chacun ne songeant
qu’a ses interests particuliers, & à se conseruer,
qui est le malheur qui nous accables aujourd’huy,
& ne sçauons à quoy nous resoudre.
Sinon que nous commençons à respirer,
depuis la nouuelle que nous auons receuë de
vostre heureux retour en France, ce qui a fait
que la plus saine & meilleur partie des trois
Estats de Prouence, s’est assemblée en cette Ville
de Toulon, tous d’vne voix conspirans au
desir de voir Vostre Altesse establie au mesme
Gouuernement de deffunt Monseigneur de
Guise vostre Pere, & de reuoir le calme retourner.
Et pour ce sujet, nous auons pris resolution
de vous enuoyer nos Deputez, pour vous
faire entendre nostre resolution, qui est de prier
Vostre Altesse, de consentir que nous enuoyons
en Cour à Son Altesse Royale, & Monseigneur
le Prince nos tres-humbles supplications, de


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