Anonyme [1652], EXTRAICT DES REGISTRES DV PARLEMENT, CONTENANT Ce qui s’est passé pour l’esloignement du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_1351. Cote locale : B_11_29.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 40 --

les intentions bonnes ; Que tous ces discours du Mazarin,
où de M. le Cardinal Mazarin, n’estoient que des pretextes
qui auoient esté proiettez dés la Minorité du Roy, dont on
voyoit les effets, lesquels il sembloit que le Parlement vouloit
fauoriser ; Que le Roy vouloit faire Iustice à M. le Cardinal
Mazarin, & auoit enuoyé Commission à son Procureur
General pour luy faire porter les Informations ; lesquelles
quand il auroit veuës, il feroit lire nos Remonstrances, &
nous enuoyeroit querir pour y faire response s’aprochant de
Paris, comme il en auoit le dessein. Que le Roy estoit Maieur,
vouloit estre obey, & regner auec Iustice.

 

Apres auoir oüy le discours de M. le Garde des Sceaux, nous
repartîmes, que s’il plaisoit à sa Maiesté de faire lire nos Remonstrances,
elle y trouueroit la response pertinente à tout
ce qu’auoit dit M. le Garde des Sceaux ; Que le Parlement
lequel auoit accoustumé de rendre Iustice auec sincerité, &
agissoit toûiours dans le vray seruice du Roy, sçauoit bien
distinguer les pretextes recherchez des causes veritables ;
Que l’entrée du Cardinal Mazarin en France estoit la seule
& veritable cause de tous les maux que nous voyons ; Que
lors qu’il a esté absent du Royaume suiuant la volonté du
Roy, si les armes auoient esté prises par Messieurs les Princes,
la Declaration de sa Maiesté contre eux auoit esté verifiée
au Parlement sans contredit, sur laquelle les Gens du
Roy donnans leur Conclusions auroient dit ; Que si on s’en
vouloit seruir comme d’vn degré pour faire rentrer le Cardinal
dans le Royaume, ils n’y consentiroient iamais. Mais
que nous auions veu son retour dans la France contre toutes
les paroles données deuant le mois expiré. Ce qui auoit
obligé la Compagnie aussi tout d’vne voix, à sursoir l’effet de
la Declaratiõ auec iustice. Qu’il ne sembloit pas raisonnable
d’imputer au Parlement l’entrée des troupes estrãgeres dans
le Royaume, puis que c’estoit le Cardinal Mazarin qui auoit
ouuert par la sienne toute la frontiere aux ennemis du Roy,
dépoüillãt toutes les Villes de leurs garnisons, pour en composer
vn corps d’armée, & menant auec luy vingt Gouuerneurs
où Capitaines des Places, lesquels sous pretexte de



page précédent(e)

page suivant(e)