Anonyme [1649], LETTRE CONTENANT la veritable nouuelle de la Paix, suiuant ce qui a esté arresté à la Conference tenuë à Ruel. , françaisRéférence RIM : M0_1832. Cote locale : A_5_69.
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estoit engagée : lors que tout le monde apprehendoit
les sinistres effets d’vne guerre intestine, dont
la fin sembloit necessairement enfermer celle de la
Monarchie : Nous voyons par vn changement
inesperé, les difficultez qui s’opposoient à vne
bonne paix, deuenir les moyens pour l’execution
d’icelle. Le Cardinal Mazarin, qui en fut le principal
obstacle, se resoud enfin à boire la couppe
d’amertume, que par son imprudence & temerité
il s’est luy mesme preparée, en l’attentat par luy
commis en la personne sacrée du Roy. Il subit la
peine qui luy est imposée par l’équitable Arrest du
Parlement. Et Messieurs nos Deputez, pour ne
point vser à l’endroit de ce lasche ennemy des dernieres
rigueurs de la Iustice, luy accordent pour
retraite, Portolongone, Piombino, Monaco, ou
Liege, luy font ce pont d’or pour deliurer la France
de sa tyrannie. Les troupes qu’il auoit appellées,
pour la ruine de Paris, ont ordre de se retirer
en Allemagne, tandis que les nostres subsisteront.
Pour ce qui regarde Messieurs nos Generaux, Monsieur
le Duc d’Orleans & Monsieur de Longueuille
se doiuent rendre à Paris, & s’aboucher,
pour leur donner contentement. Ie remets à vous
dire de viue voix les autres particularitez de cette
Paix, vous asseurant que la generale est vn des
articles d’icelle, & que nous jouïrons de l’vne &


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