Si peut-estre encore le sort
Vous donne vne si belle mort.
Car pensez vn peu ie vous prie
Que tout vn peuple qui s’escrie
Sous vos vols, sous vos assassins,
Vos violemens vos larcins,
Et sous la pire procedure
Que iamais ait craint la nature,
Que ce peuple enfin courroucé
Se souuenant du temps passé
Ne fasse de vostre carcasse
Vne sauce, & ne vous fricasse,
Vray Dieu quel festin on feroit,
Ie m’asseure qu’on y boiroit,
Et que le vin à pleine tasse
Iroit tournant de place en place
Comme aux iours plus recreatiss
Qu’on fait de beaux preparatifs
Pour la Saint Iean ou la Saint Pierre
Quand ce n’est point le temps de guerre
Et que tout le monde en repos
A loisir de vuider les pots.
Mais quoy ! vous estes assez sage,
Pour d’estourner ce grand presage,
Et si ie vous vois en estat
De pouuoir gouuerner l’Estat,
Ie reconnois vostre prudence
Pour conseruer vostre Eminence,
Et pour faire si bien aussi
Que vous soyez bien loin d’icy
Mais ce qui plus fort m’interesse

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