Anonyme [1649], LES VRAIS MOYENS DE MAINTENIR LA PAIX, OV LES SENTIMENS d’vn bon François, AVX HABITANS DE LA Ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_4079. Cote locale : A_5_98.
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ne fait bien qu’à ceux qui sont à sa deuotion, Ministre
qui engloutit tous les Benefices, qui absorbe toutes les
richesses du Royaume. Ie veux que cela soit, mais donnez-moy
vn expedient pour obuier à ce mal-heur : vous
faites comme les gens à qui l’on coupe vn bras, pour
vengeance vous vous couppez l’autre, par vne Guerre
Ciuile & cruelle, où le cousin tuë son cousin, où le frere
tuë son frere, le pere tuë son fils, desorte que nous nous
deschirons nos propres entrailles ; Nous ressemblons à
ces flambeaux qui en esclairant les autres, se consomment
entierement. Depuis trois mois que vous voulez le
chasser & que vous ne l’auez pas fait, que vous en a-t’il
cousté, & que seditieusement dans les ruës, sans aucun
respect des Generaux & Magistrats qui sont plus sages
que vous, vous dites tous,Il ne faut plus de Mazarin, l’auez
vous chassé pour cela, l’auez vous mis hors le Royaume ?
Vous voyez donc visiblement que c’est vne meschante
Politique, dont vous vous seruez, & que vos Generaux
& le Parlement n’en ont pû encore venir à bout,
& cependant vous courez auec plaisir à vostre ruïne, &
vous cherissez vostre mal en cette perte. Qu’en couste il
à Paris ? quelle perte n’auez vous point fait ? Il en couste
plus de trente millions à cette Auguste Cité, dans les pertes
qu’elle a fait des villages circonuoisins, des diminutions
de plus de la moitié du bien qui est dans ses murailles,
de l’argent comptant qu’il a falu pour la subsistance
de l’Armée : on appelle cela, que le remede est pis
que le mal ; Ouy, mais vous me direz, si nous ne l’auons
fait en trois, nous le ferons en quatre, en cinq, ou six
mois ; Ie vous respondray que si le Roy & les Princes ne


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