Anonyme [1649], LES VRAIS MOYENS DE MAINTENIR LA PAIX, OV LES SENTIMENS d’vn bon François, AVX HABITANS DE LA Ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_4079. Cote locale : A_5_98.
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qu’ils soient, auec regret, obligez de le perdre, pour n’y
pas trouuer vne obeïssance, vne fidelité de leurs Suiets
enuers leur sacrée Personne ; vous y trouuerez vos interests
dans vostre deuoir, chers Concitoiens, & si vous
vouliez faire reflexion plus d’vne fois aux miseres qui
vous peuuent encor arriuer en la continuation de cette
cruelle guerre : Ie ne vous parleray point de la famine &
la peste, fleaux de Dieu, qui n’abandonnent iamais ces
miserables entreprises de la perte vniuerselle de tout le
Royaume, qui nous fera brusler à petit feu : Croyez-vous
que les decadences arriuent en vn moment ? dix
ans de peines, de miseres, de cruautez inoüies, de carnages,
d’incendies, de violemens, de pestes vous accompagneront
incessamment. Et quoy, vous ne finirez
point cette guerre contre la volonté de vostre Roy, vous
ne desirerez point cette paix, desirée auec tant de passion,
de tous les gens de bien : Mais ie ne puis passer sous
silence l’inoüye resolution de quelques gens desesperez
& passionnez au seruice de l’Espagnol, nostre ennemy
juré, de luy faire affranchir le limites bornées par la Diuine
bonté, car au lieu de nous faire du bien, par ses astuces
dissimulées il nous viendra ronger iusques au cœur &
nous dõnera les plus belles apparences de bien, qu’il n’y
aura que les plus clair-voyans qui en reconnoistront les
fourberies, ce ne seront que roles dans les commencements,
qu’vne discipline bien ordonnée enuers les François,
qu’vne protestation de seruice dans nostre cruelle
guerre, que mille offres d’vnion & d’amitié pour toute
la France ; cependant quand ils nous auront deceu par
ces colorées protestations ; qu’ils se seront petit à petit


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