Anonyme [1652], LES VOYES DE LA PAIX. , français, latinRéférence RIM : M0_4052. Cote locale : B_16_48.
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LES VOYES DE LA PAIX.

QVE Monsieur le Prince aye negocié, ie n’en
doute pas, les conferences de Faber & de
Chauigny dans Vinciennes : celle de Sainct
Germain trois iours apres que le Roy y fust
arriué, & beaucoup d’autres qui ont suiuy, en sont
despreuues infaillibles. Mais vos inductions, Messieurs,
qui blasmez cette conduite, ne sont pas saines
ny veritables. Car la negociation est la voye de la
Paix, à laquelle on ne peut autrement paruenir : elle
commence par des Conferences, & s’acheue par des
Traitez. Aussi Monsieur le Duc d’Orleans qui ne l’a
pas ignorée, ne la condamne pas. Et la memorable
Iournée de S. Antoine du 2. Iuillet la iustifie pleinement,
& fait bien connoistre que Monsieur le Prince,
quoy que vous puissiez dire pour le décrier, ne
trahit pas la cause publique. Les dangers ausquels il
s’est exposé à la veuë de Paris & pour le salut d’icelle,
la mort ou les blesseures de ses amis doiuent vous
conuaincre, abbattre les fumées de vostre bile trop
échauffée, & accoiser vos passions, qui à la verité ont
quelques mouuemens legitimes quand elles se renferment
dans la defense de celuy pour qui elles se
sont euaporées. N’ayant iamais rien fait d’indigne de



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