Anonyme [1652], LES SOVSPIRS DES FLEVRS DE LYS, ADDRESSÉES AV ROY ET A LA REYNE. , françaisRéférence RIM : M0_3706. Cote locale : B_3_26.
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Où estes-vous grand Roy Louis treize le Iuste,
Vous estiez mon Appuy, mon Phare, mon
Rempart,
Mais depuis vostre mort ie me vois bien décheute,
Car Mazarin de moy prend vne bonne part.

 

 


Durant vostre viuant i’estois tant honorée,
I’éclattois de beauté, de lustre & de candeur,
Mais à present ie suis de ces honneurs frustrée,
Mes fueilles sont flétries, & ie perds mon odeur.

 

 


Louys de Dieu-donné imitez vostre Pere,
Mettez-moy dans l’Estat où ie luisois alors,
Cependant qu’il regnoit encor dessus la terre,
Et de vostre Maison ne me chassez plus hors.

 

 


Mais chassez-en plustost ce perfide & prophane,
Qui ose vous oster de vostre liberté,
Et n’endurez donc plus qu’il me gaste & fane,
Car ie suis l’ornement de vostre Majesté.

 

 


L’on blasmoit Richelieu par mille inuectiues,
A de mauuais esprits il estoit odieux,
Mais depuis Mazarin rend la France chetiue,
Faisant bien pis que luy, doncques il valoit bien
mieux.

 

 


Ie seray desormais toute seiche & aride,

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