Anonyme [1649], LES SOVPIRS DES PARISIENS SVR L’ABSENCE DV ROY. , françaisRéférence RIM : M0_3707. Cote locale : C_10_21.
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maintient ne leur est point distribuée par ce puissant
œconome, affin de les faire mouuoir suiuant
l’occurrence des affaires, & les tenir dans cette
égalle vnion qui les fait admirer & de Dieu & des
hommes.

 

Entre beaucoup d’esprits, dont le monde est
composé, la France a tousiours esté estimée celle
qui a le plus regulierement obserué les loix qui
luy ont esté prescrites, & qui a secondé par vne
obeissance respectueuse, les plus iustes intentions
des Roys qui l’ont gouuernée depuis tãt de siecles.
L’amour qu’ils ont temoigné en plusieurs rencontres,
ou il s’agissoit de leur conseruation & de celle
de la Patrie, & le courage qu’ils ont fait paroistrea
vanger les outrages faits à l’authorité Royalle,
leur a attiré la raputation de fidelles & de magnanimes
parmy les plus censez, & rendu redoutables
aupres de leurs ennemis. Cette verité est
assez iustifiée par les triomphes qui ont esté decernez
a vn nombre infiny de Heros, qui sont sortis de
cette Monarchie, & par les combats & victoires
remportées, tant contre leurs voisins, que contre
les infidelles, qui ont si souuent signalé leur extraordinaire
valeur : Le grand nombre qu’elle produit
encores à present, de si vaillans & de si redoutables
Princes & capitaines, confirment cette reputation
& la conseruent dans cette veritable
splẽdeur ou elle a tousiours éclaté ; qui fait auouer
a tous les peuples que les François sont nez pour
vaincre, & que les Palmes & les Lauriers ne doiuent
estre cueillis que par eux seuls.

Mais comme les prosperitez ne sont pas tousjours
egales, & qu’il semble pres qu’impossible
que le corps puisse viure dans vne mesme disposition,
sans souffrir quelqu’alteration en sa santé ;



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