Anonyme [1652], LES SOVPIRS DE LA FRANCE, faits à son Altesse Royalle, pour la Paix generalle. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_16_12.
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Est ce donc manque de memoire,
Que vous changez d’auis ? est-ce qu’il a changé ?
C’est tousiours vn perfide, & ne fut iamais autre.
Mais il cache son crime ; en faisant voir le vostre :

 

 


On dit qu’il a tant dépensé,
Qu’il n’a qu’vn faux Louis de reste ;
Comme l’eust-on iamais pensé,
Veu sa lesine manifeste ?
Mais il estoit perdu, s’il ne vous eust gagnez ;
Il a bien fait d’estre prodigue,
Pour rompre vne si forte brigue :
Il se vange dés-là de vous qui l’épargnez,
Et atteint doublement au but qu’il se propose,
Car il vous pert d’honneur, gaignant ainsi sa cause

 

 


Mais ce ne sera pas là tout,
Il fait bien voir par sa conduite,
Qu’il pretend pousser iusqu’au bout
Cette vangeance qu’il medite :
Il n’épargnera pas ceux qui l’ont épargné,
Paris, resou toy au pillage,
Aux feux, aux viols, au carnage ;
S’il se peut voir vn iour dedans ton sang baigné,
Iamais il ne s’est plû dans sa pourpre Romaine,
Au point que celle-la satisfera sa haine,

 

 


Si tu en doute ouvre les yeux,
Voy tu ces campagnes fumantes,
Et ces massacres en tous lieux
Enten tu ces voix gemissantes ?
C’est d’vn tas d’innocens, qu’vn Herode nouueau

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