Anonyme [1652], LES SOVPIRS DE LA FRANCE, faits à son Altesse Royalle, pour la Paix generalle. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_16_12.
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Au Tribunal de Dieu, pour haster sa vangeance
Sur ces cruels Demons, qui tourmentent la France ?

 

 


Encor, si seulement Paris,
Eut esté l’obiet de leur rage ;
Mais qu’auoient fait aux Fauoris
Tous ces pauures gens de Village ?
Apres tous les imposts, deuoient-ils des tourmens ?
Apres leurs sueurs & leurs peines
Failoit-il le sang de leurs veines,
Et les abandonner aux brutes Allemans ?
Tyrans, vous faire pis que ceux des premiers aages,
Qui liuroient les Martyrs à des bestes sauuages.

 

 


C’eust esté peu, des cruautez,
On a veu iusques dans les Temples,
D’effroyables impietez,
Qui iamais n’auoient eu d’exemples ;
On y a veu loger les hommes & cheuaux,
Et au lieu d’Autels leur mangeoire,
Et au lieu d’actions de gloire,
On a veu les Demons dans ces hommes brutaux
Faire là des excez, & vomir des blasphemes,
Qu’ils n’oserent iamais au fods des Enfers mesmes.

 

 


On a veu ces monstres nouueaux
Des Aubes faire des chemises :
Et des housses à leurs cheuaux,
Des saints Ornemens des Eglises :
Iusqu’au pied des Autels on a veu ces voleurs
Forcer les filles & les femmes,
Auec des traittemens infames,
Sans respecter le lieu, ny Dieu, ny les Pasteurs,
Qui voulans s’opposer à ces horribles crimes,
De Prestres qu’ils estoient, ont esté faits victimes.

 

 


Nanterre qui nous a donné
Nostre incomparable Patrone,

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