Anonyme [1652], LES SOVPIRS DE LA FRANCE, faits à son Altesse Royalle, pour la Paix generalle. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_16_12.
Leur tyrannie a desormais Pour but de ses cruelles feintes, Que nos Roys ne sçachent iamais. Nos affections, ni nos plaintes ? c’est dans ce noir dessein qu’ils vous ont enleué. cette nuict mesme que leur rage Exposa Paris au pillage ; Paris que tant de Roys ont à peine acheué ! Iugez, Sire, iugez au traittement funeste De ce cœur de l’Estat s’ils espargnent le reste ?
Paris croyant trop à leur foy, Voyla tout soudain à ses portes Auec la terreur & l’effroy, Toutes ces brutalles cohortes, Qu’au pris de nostre argent ils font venir du Nort ; Vous diriez d’autant de furies Qui par d’Estranges basbrries Font en tous lieux souffrir ou desirer la mort, La pauure isle de France & par tout en alarme Et par tout innondée & de sang & de larmes.
Ah ! qu’il a pery d’innocens, Dont jamais on n’aura memoire, Qu’il en reste de languissans, Pour Trophée de la victoire Du glorieux Condé, sur tous les Villageois ; Qu’il en meurent tous les jours encore, Que la faim & l’ennuy de vore, Et qui s’en vont là-haut faire entendre leurs voix
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