Anonyme [1651], LES SERVICES QVE LA MAISON DE CONDÉ A RENDVS A LA FRANCE CONTRE LES CALOMNIES des Partisans du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3666. Cote locale : C_11_30.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 16 --

& leur fin attirent les yeux & l’attention de tout l’Vniuers, il est
bien difficile de falsifier la mort de henry I. Prince de Condé qui
apres auoir passé tout l’Hiuer 1587. & 1588. prés de sa femme à S.
Iean d’Angeli, mourut le 5. Mars 1588. & son fils Henry I. du
nom nasquit le premier Septembre suiuant 1588. & par consequent
il est posthume de moins de six mois, l’alegation de ces dates
seules fait voir que les mensonges des ennemys de la Maison de
Bourbon ont plus d’impudence que de force, que leur fausse lumiere
disparoit d’elle-mesme & se perd dans les tenebres qui l’ont
produite, la verité descouure sa honte & la raison sa foiblesse &
dissipe la fumée du nuage qui s’esleue pour obscurcir & troubler la
pureté de la source d’vne naissance si auguste & si parfaictement legitime
sous le sceau d’vn saint mariage, que toutes les defiances
contraires paroissent incontinent aussi ridicules que meschantes,
les Cendres de saint Louys s’esmeuuent asseurement en leur chasse
contre ces infames calomniateurs pour l’interest de sa race, dont
apres trois Princes heritiers de Henry le Grand, il ne reste que ce
rejetton, & pour la conseruation d’vn honneur pour la deffence
duquel Dieu forme la voix & donne de l’eloquence aux choses les
plus insensibles, i’ay peine de prendre le soin d’expliquer vne verité
si claire, puis qu’il ny a point d’homme raisonnable qui puisse se
persuader qu’on ayt fait naistre par illusion le meilleur & plus sage
Prince de ce temps comme vne Minerue du cerueau de sa mere par
vne generation sans pere à la face de toute la France de Henry IV.
le plus clairuoyant Monarque de nos iours de tous les Parlemens &
des autres Princes interessez qui n’eussent iamais dissimulé la perte
de leur droit assez considerable, pour n’en ceder pas le degré s’il y
en eut la moindre apparence de contradiction. Les belles esperances
que feu Monsieur le Prince donna en sa jeunesse charmerent
d’abord les affections de Henry le Grand qui le regardant auec des
tendresses tres iustes, fit declarer son successeur par vne formalité
que les seules broüilleries de la ligue rendoient necessaires comme
au commencement de la troisiesme Race, nos Roys couronnoient
de leur viuant leurs enfans. Il le fit receuoir dés l’aage de
sept ans en ce grade qui sembloit encore releuer sa condition de
premier Prince de Sang en tous les Parlemens & grandes Villes du
Royaume, & l’ayant fait instituer dans toutes les belles connoissances
& dans la Profession de la Religion Catholique pour laquelle


page précédent(e)

page suivant(e)