Anonyme [1649], LES SANGLOTS PITOYABLES de l’affligée Reyne D’ANGLETERRE. DV TREPAS DE SON MARY. , françaisRéférence RIM : M0_3585. Cote locale : A_7_19.
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pas moins coupable que l’ẽtrepreneur. Il y a de certaines
choses, dans lesquelles c’est vne faute irremissible
quand on ferme les yeux, & c’est asseurement en ce
qui concerne l’administration des Royaumes. Ces
raisons nous forcent de declarer à toutes les Prouinces
qui composent ce vaste corps de la France, & à
tous ceux qui sont touchez de l’excez de nos miseres,
causées par le Mazarin, apres plusieurs meures deliberations
& resolutions prises auec tout ce qu’il y a de
grands & de genereux, auec dis-ie, tout ce qu’il y a
de personnes affectionnées au seruice du Roy & au
bien de son Royaume, de se mettre en estat de repousser
par les armes les attentats de ce meschant
Ministre. Il faut auouer que l’Histoire ne nous fournit
point d’exemple dans toutes les suittes des siecles,
d’vn Monstre plus fatal, d’vn si grand, & si dangereux
ennemy du Roy & du public. Nous sçauons, &
nous le ressentõs assez, qu’il a pillé tous les tresors de la
Frãce, nous ne le sçauos pas seuls, les estrãgers le sçauẽt
& s’en estonnent ; Il a creu donner icy dãs les yeux des
plus grands de la France par des nieces qu’il a fait passer
pour des Princesses, quoy que leur origine soit plus
iuconnuë, que ne l’est la source du Nil Il croyoit
ébloüir par l’eclat des tresors qu’il nous a volez les
meilleurs partis de ce Royaume, afin d’y treuuer des
appuis à ses desseins pernicieux, & d’auoir par ce
moyen, celuy de foüiller tousiours dans vne mesme
source. Mais il deuoit penser qu’il n’en est pas des richesses ;
comme de l’Ocean, elles peuuent estre à la fin


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