Anonyme [1652], LES RESVERIES D’ESTAT. , françaisRéférence RIM : M0_3543. Cote locale : B_14_49.
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Au Palais d’Orleans.

Que tes pierres sont dures, tu dureras long-temps,
& ceux qui les ont taillées, comme ils
n’en verront iamais la fin, aussi n’en parleront-ils
iamais, si ce n’est à l’autre monde où leur
Autheur tient les Estats, ce qui te manque c’est
vn fossé plein d’eauë pour nourrir des poissons,
qui ont esté à leur aise, & qui sont en danger de
n’y estre plus ; car on dit qu’on les veut manger :
si j’estois capable de te donner conseil, ie
te dirois que tu as vn beau jardin à vache, &
que tu en deurois prendre par douzaine afin
d’auoir du laict, mais prend garde à la porte de
derriere, bon œil par tout. Resue.

Au Chapeau.

Que de cheueux à l’ombre quand le Soleil
donne, mais que de meschantes bestes sous les
cheueux quand il ne luit pas, que t’en soucie tu
toy qui en parle, puis qu’il ne t’en couste rien à
les nourrir, tu as raison, mais tu ne dis pas tout ;
c’est que tu t’en graisses tandis qu’on te frotte
pour te noircir ; crois tu que pour me remettre
à la teintureie puis changer de couleur, & que
pour changer de couleur ie puisse en deuenir



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