Anonyme [1652], LES RESVERIES D’ESTAT. , françaisRéférence RIM : M0_3543. Cote locale : B_14_49.
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on aura pressuré le pauure raisin, nous aurons
la laine en hyuer quãd on aura tõdu la brebis,
& que les soldats n’auront pas mangé les moutons,
& nous aurons le beau iour de ton orient,
quand tu ne te tourneras pas vers l’Occident.
Resue.

 

A la Seine.

Que tu es folle de te remuer ainsi iour &
nuict, on diroit à te voir que tu as la galle ! ah
ie te prie laisse dormir ton monde, il ne demande
qu’à reposer, aussi bien est-il si lassé du grand
trauail qui l’a accablé, à force d’auoir voulu
monter contre le cours de tes eauës, que ie crois
qu’il va maintenant à reculon ; me diras-tu la
verité, ie n’en sçay rien ; mais ie sçay bien que
les ombres des grands basteaux que tu porte ne
leur font pas encore peur, il ny aura que la
charge des petits qui les rangera, si tu veux
triompher tandis qu’ils remuent encore la
queuë ; ils ferment leur bouche, tu en arrache
leurs dents, dont ils ont mordu tant de vers, si
tu fais cela tu ne pecheras pas, mais si tu ne le
fais tu seras perdu. Resue.



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