Anonyme [1652], LES REGRETS DV CARDINAL MAZARIN, Sur la mort de son Neueu Manchiny. Ses dernieres paroles & son Epitaphe. , françaisRéférence RIM : M0_3084. Cote locale : B_12_28.
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de donner, par la charge de Capitaine de ses
Cheuaux Legers, il respondit à son Oncle ; ie vois
bien que cette fortune ne sera pas de durée, car elle
est trop violente. Ie ne voy mesme rien d’asseuré
dans la vostre, car vous auez des ennemis de tous
costez, & plus la guerre dure, plus vous en faites :
C’est pourquoy, il n’eust pas esté mal à propos de
vous retirer pour quelque temps, vous eussiez par
vostre esloignement laissé reuenir les choses dans
leur premier estat. La paix auroit restablit toutes les
pertes que l’on dit que vous auez causées, & les
Seigneurs & Officiers de la Cour estant payez de
leurs gages & de leur reuenu, auroient cessé d’estre
vos ennemis, ainsi vous fussiez reuenu dans vn
calme asseuré, le Cardinal luy respondit, mon Neueu,
ne vous mettez pas en peine de cela, ayez
seulement soin de vous guerir, ie donneray ordre
pour vous & pour moy. Il le quitta là dessus, & sur
le minuit, il fut auerty qu’il se mouroit, & le trouuant
aux abois, fit les regrets que vous auez veu
cy-dessus, vn Poëte fit son Epitaphe que voicy.

 

Epitaphe du Sieur Manchiny.

 


CY gist le Sieur Manchiny
Du Cardinal Mazarini,
Neueu du moins comme ie pense,
Au diable soit la recompense,
Vn Dimanche il fut démanché,
Par la mort qui la cy-caché
Il fut aymé du Roy de France
Comme neueu de l’Eminence,

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