Anonyme [1652], LES REGRETS DE LA FRANCE, SVR LA MORT DE MONSEIGNEVR LE DVC DE VALOIS, FILS VNIQVE DE SON ALTESSE ROYALE. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_5_46.
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S’il est ainsi veritable que les Pandores mesmes
(sujets admirables & plus admirez,
dans lesquels le Ciel, la Nature & l’Art, semblent
auoir prodigué & terminé le plus parfait
de leur ouurage) ne sont pourtant que
des fresles & corruptibles chefs-d’œuures de
la vanité du monde, que ny les celestes influences
ny les secrets de la Nature, non plus
que les traits plus subtils de l’Art, ne se peuuent
affranchir des tributs & redeuances
ausquelles Dieu a generalement obligé l’estre
& la condition de l’homme ; Que faut-il
conclurre de là, sinon que les Princes & les
enfans des Princes ont vne mort commune
aux Bergers & aux Valets ; ainsi voyons-nous
aujourd huy Monseigneur le Duc de Valois,
Prince de deux ans, payer le tribut à Nature
le Samedi 10. Aoust au Palais d’Orleans, perte
regrettable pour la France ; la mort duquel
cause autant de regret aux bons François,
que sa naissance auoit esté le sujet d’vne réjoüissance
tres-grande, car en si peu d’années
qu’il a vescu, on iugeoit desia en ses
actions l’esperance que l’on pouuoit conceuoir



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