Anonyme [1649], LES RAISONS OV LES MOTIFS VERITABLES DE LA DEFFENSE DV PARLEMENT & des Habitans de Paris. Contre les Perturbateurs du repos public, & les Ennemis du Roy & de l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_2967. Cote locale : A_8_19.
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encore apporter par Monsieur le Duc d’Orleans, le Conseil
pretendant auoir satisfait par là à tous les articles de l’Arrest,
puis que dans la Chambre de Iustice l’on informeroit de la
dissipation des Finances contre toutes sortes de personnes, &
sans exception.

 

Bien que le Parlement reconneust dés lors que ce n’estoit
qu’vne inuention pour éloigner le chastiment de ceux
qui auoient volé les deniers publics, parce que la commission
de la Chambre de Iustice demeuroit en la main des Ministres,
qui seroient les maistres de la pluspart des Officiers, & de
leurs consciences ; Neantmoins il aima mieux encore se laisser
tromper cette fois pour auoir plus de liberté de soulager
le peuple dans la suite de ses deliberations, lesquelles il continuoit
tousiours sur les propositions faites dans la Chambre
de sainct Loüis par toutes les Compagnies Souueraines.

Mais encore que les Arrests que le Parlement rendoit ne
fussent que de simples executions des Ordonnances de Blois,
d’Orleans & des Loix fondamentales de l’Estat, que la violence
des temps auoit comme estouffées, les Ministres s’opserent
incontinent à vne si belle Police, & à la reformation si
necessaire dans le Royaume.

Pour cet effet l’on fait vne Declaration, que le Roy porte
luy mesme au Parlement le dernier Iuillet, dans laquelle il
n’y auoit point d’article qui ne fist connoistre l’esprit de ceux
qui l’auoient composée. Car ce n’estoit qu’vne illusion, vne
fourbe, & vne tromperie continuelle.

Il y auoit vn article entre-autres qui estouffoit la liberté publique,
& le secours ordinaire des peuples, parce qu’il estoit
deffendu de faire plus aucunes assemblées des Compagnies
que par l’authorité du Roy, c'est à dire par la permission des
Ministres, qui ne craignent rien tant que l’vnion de la Iustice,
qui a le droit d’examiner leurs actions & de les punir.

Le Parlement voulant donc pouruoir à ce desordre, & faire
voir que le remede dont les Ministres auoient fait tant de parade,
estoit beaucoup pire que le mal, Il continua de s’assembler
pour reuoir la Declaration dans la liberté des suffrages,
& pour l’expliquer.

Comme les Ministres voyent que leurs fourbes sont découuertes,



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