Anonyme [1649], LES PLAINTES DE LA FRANCE, A MONSEIGNEVR LE PRINCE. , françaisRéférence RIM : M0_2788. Cote locale : C_6_57.
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souffre pas qu’ils me brauent iusques chez moy. Souuiẽs-toy de ce
que tu as esté, & sois tousiours le mesme. Ie t’ay enfanté pour
estre mon Marcellus, ne me sois point vn Coriolan : ou si tu l’as
pû estre, fleschis-toy du moins par les larmes de ta mere.

 

Car en fin, mon fils, ces larmes ne sont point iniustes : & quand
ie pousse des soupirs pour t’amolir, la iustice & la raison s’expriment
auec la nature. Ne refuse donc point à mes vœux la punition
d’vn ennemy qu’auec moy le Ciel aussi te demande. Ne sois
plus sourd à la voix de tant de droicts tous saints & tous violez
qui t’en sollicitent, & rends toy par là tousiours plus digne de
la gloire que tu t’es acquise, du nom & de la grandeur que tu
possede, & de la tendresse que ie te porte.



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