Anonyme [1652], LES PARADOXES DE L’ESLOIGNEMENT DE MAZARIN : Pour sçauoir, I. S’il se tiendra tousiours loin de la Cour, ou si son retour se fera dans peu de iours comme on le croit. II. Si nous deuons nous réjoüir ou nous affliger de son depart. III. Si son esloignement nous produira la paix ou la guerre. IV. Et si nous trouuerons la fin de nos maux en ce bien tant souhaité. AVEC VN CVRIEVX EXAMEN de la conduite & des intentions de Messieurs les Princes, & du Coadjuteur. , françaisRéférence RIM : M0_2678. Cote locale : B_13_54.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 27 --

Eminence, fut puni pour le soupçon que cét
Italien conceut de la conduite du Duc de Guise,
qui ne l’auoit point des-obligé : lors au defaut
de cette conqueste, qu’il eust crû faire pour vn
autre, toutes nos forces de mer furent employées
aux entreprises de Portolongone & de
Piombino, qu’il ne croyoit conquerir que pour
luy-mesme. Ces places furent attaquées, & prises
par des François pour vne Italien, & pour
mieux dire par des François, pour vn Italien
corsaire & voleur, & qui vouloit en faire vn lieu
de retraitte, pour mettre l’argent de ses larcins
en seureté. Mais comme cette entreprise estoit
iniuste, cette conqueste s’escoula d’entre nos
mains, comme vn bien mal acquis, & ne nous
laissa que la honte des pertes que nous auions
faites pour l’acquerir. Tout ce qui m’estonne &
me confond en ce sujet, est qu’il ayt pû trouuer
tant de foiblesse & de lascheté, dans les esprits
des personnes de la Cour, & des principaux de
France, qu’il ait pû deffaire les vns par les autres,
& qu’apres l’espreuue de ses premieres
tromperies, quelques-vns de nos Chefs ayent
encore tesmoigné de la deference à ses sentimens,
iusques à le seruir au preiudice des interessez
de leur patrie. Certes, quelque excuse que
le pretexte de l’autorité Royale fournisse apparemment
à ceux qui se sont rendus les executeurs


page précédent(e)

page suivant(e)