Anonyme [1652], LES PARADOXES DE L’ESLOIGNEMENT DE MAZARIN : Pour sçauoir, I. S’il se tiendra tousiours loin de la Cour, ou si son retour se fera dans peu de iours comme on le croit. II. Si nous deuons nous réjoüir ou nous affliger de son depart. III. Si son esloignement nous produira la paix ou la guerre. IV. Et si nous trouuerons la fin de nos maux en ce bien tant souhaité. AVEC VN CVRIEVX EXAMEN de la conduite & des intentions de Messieurs les Princes, & du Coadjuteur. , françaisRéférence RIM : M0_2678. Cote locale : B_13_54.
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des marques de haine qui leur causeroient vn
eternel sujet de crainte s’il restoit en France, ie
ne voy pas de quelle façon il peut iamais la
rendre paisible, & s’y voir honoré comme il le
souhaite de tous les trois Estats également.

 

C’est ainsi que ie ne puis presumer que nous
soyons encor à la fin de nos maux, ou que cette
retraite de Mazarin en soit la cause, puis que ne
voyant point de seureté pour luy dans Paris, s’il
reuient en France (comme on ne peut douter que
ce ne soit son dessein, qu’il peut facilement effectuer)
il obligera tousiours le Roy de sejourner
dans d’autres Villes, & de cette façon beaucoup
des Parisiens restans dans l’indigence des choses
necessaires à la vie, par la cessation du commerce
& l’esloignement de la Cour, se porteront
tousiours à la sedition & à la reuolte, & ne manqueront
point de Chefs, puis que le mauuais
gouuernement de l’Estat & la haine du Ministre
a fait autant de mécontens, qu’il y a presque
de grands cœurs & de genereuses personnes dans
toute la France : & pour tout dire, parce que la
continuation des desordres fait preuoir aux
grands Politiques l’abaissement de Paris & le
partage de l’Estat & de la Couronne. Ie sçay
bien que depuis peu la Cour c’estoit promis de
grands auantages sur Paris, auec la punition de
quelques-vns de ceux qui dans l’opinion de ses



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