Anonyme [1652], LES PARADOXES DE L’ESLOIGNEMENT DE MAZARIN : Pour sçauoir, I. S’il se tiendra tousiours loin de la Cour, ou si son retour se fera dans peu de iours comme on le croit. II. Si nous deuons nous réjoüir ou nous affliger de son depart. III. Si son esloignement nous produira la paix ou la guerre. IV. Et si nous trouuerons la fin de nos maux en ce bien tant souhaité. AVEC VN CVRIEVX EXAMEN de la conduite & des intentions de Messieurs les Princes, & du Coadjuteur. , françaisRéférence RIM : M0_2678. Cote locale : B_13_54.
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d’exemple, que dans la feinte que les Grecs firent
autrefois de leuer le siege de Troye, croyant
que l’vnique moyen qu’il auoit d’entrer dans
Paris, estoit de s’en esloigner. Il prit cette resolution,
à quoy le disposa plus parfaitement
l’esprit du Coadjuteur, l’asseurant qu’incontinent
apres sa retraite Monsieur le Duc d’Orleans
ne manqueroit d’aller trouuer le Roy, &
que de cette sorte le nœud principal de l’vnion
de Messieurs les Princes estant rompu, l’on pourfoit
obliger facilement l’Espagne à faire la paix,
apres que les troubles sur lesquels son esperance
fonde aujourd’huy tous ses projets, auroient du
tout cessé parmi la France, ce qui seroit vn coup
d’Estat, dont la gloire seroit tres-esclatante pour
celuy qui auroit le bon-heur de le faire reussir en
peu de temps.

 

Certes il n’y a point de doute que ce conseil
ne fust plausible, mais le Coadjuteur n’auoit pas
en cette occasion toutes les qualitez & les conditions
que Mucian chez Tacite desire en vn parfait
Conseiller, puis qu’on sçait qu’il regarde la
place du Mazarin auec enuie, & ne veut point
entrer auec luy dans le hazard de cette entreprise,
si ce n’est en s’efforçant de porter l’esprit de
Monsieur le Duc d’Orleans à quelques resolutions
peut-estre contre le bien & l’intention de
ce mal-heureux Italien, qu’il flatte ainsi pour



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