Anonyme [1649], ESTABLISSEMENT VNIVERSEL DE LA PAIX GENERALE, OV SENTENCES MORALES ET POLITIQVES Sur les plus importantes matieres de l’Estat. Contre les vsurpateurs du bien public. Où le droit des gens, & la cause commune sont equitablement defendus. En faueur des Souuerains & des Peuples. Touchant la veritable creation & la legitime authorité des Roys, & la mutuelle obligation des Princes enuers leurs Sujets, & des Sujets enuers les Princes. Piece rare & instructiue & pour le Tiers Estat, & pour la Noblesse. , françaisRéférence RIM : M0_1289. Cote locale : A_2_63.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 13 --

vn zele incroyable à tous les mysteres d’vn Sacrement, où
Iesus-Christ se trouua luy mesme en personne ? Monseigneur
l’Eminentissime Euesque de Meaux qui le baptisoit,
en fut tellement surpris, qu’il ne sçauoit si c’estoit vne illusion,
ou quelque autre espece de ces images deceuantes.
N’estoit-ce pas encore vne chose merueilleuse, d’entendre
cette voix enfantine & toute celeste, raisonner auec vne
harmonie, qui n’en eut iamais de semblable, sur vne matiere
si delicate, que celle de l’ablution interieure de nos ames ?
Les abiurations que ce genereux Prince faisoit, en
vn âge si tendre que le sien, contre vn nombre infiny de Legions
infernales, qui ne cherchent qu’à nous perdre en des
actions de pareille nature, donnerent vne si puissante emulation
à tous ceux qui le consideroient, qu’il n’y en eut pas
vn qui ne s’en allast auec vne conscience toute épurée :
Il ne s’oublia pas encore de répondre hardiment à toutes
les propositions qu’on luy faisoit sur sa creance, selon les termes
du Rituel Romain, & de faire voir qu’il n’estoit pas
ignorant en l’art de se faire obeyr au vent, ny en l’art de
remuer les Montagnes. En suite, pour confirmer les paroles
que ce digne Monarque venoit de dire, il recita hautement
deuant tous les assistans, d’vne action si noble & si
pieuse que la sienne, le Symbole des Apostres, & l’Oraison
Dominicale : & puis tenãt vn cierge ardant entre les mains,
il se mit à prier Dieu durant tout le reste de la ceremonie.
Et du depuis, que n’a-t’il pas fait pour redonner la Paix à
tous ses Suiets. I’ay ouy dire à quantité d’Officiers, qui ont
l’honneur d’approcher sa personne, qu’il auroit voulu estre
à Paris, d’où il estoit sorty contre son gré, & qu’il estoit extrémement
faché de voir les grandes persecutions que l’on
faisoit à son peuple. Apres cela, se peut-il voir des boutez
pareilles aux siennes ? Et apres des graces si extraordinaires,
que peut-on desirer dauantage d’vn Prince si touché de l’esprit
d’vn Dieu, qui nous l’a donné pour sa gloire ? Ne sont-ce
pas là des actions à se mettre au nombre des biẽ-heureux,
& à porter sa renommée au delà des siecles ? Ne sont-ce
pas là des effets d’vne vertu sans seconde, & d’vne pieté sans


page précédent(e)

page suivant(e)