Anonyme [1649], LES ENTRETIENS SERIEVX DE IODELET & de Gilles le Niais, retourné de Flandres, sur le temps present. , françaisRéférence RIM : M0_1257. Cote locale : A_3_45.
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que Paris qui est vn petit monde pourroit luy
fournir cette pratique, il vous y a enuoyé encore
vne fois comme moins suspect auec l’habit
que vous portez pour y apprendre la cause
de tous les desordres ; si vous estes vne ame
comme ie veux croire en quelque façon veu
les preuues que ie viens d’alleguer, & si vous
desirez que pour estre mieux recompensé du
Dieu Pluton, & pour auoir place & entrée
dans les champs Elysiens ie vous fasse le recit
de tout ce qui s’est passé en ce lieu. Ie vous ay
voüé pendant vostre vie vne amit trop sincere
pour vous refuser vne grace apres vostre
mort. Vous ne me respondez rien, & vous
causez par ce silence l’accroissement de mon
doute : quoy, vous auroit-on deffendu de parler,
& comme l’on fit à Orphée de regarder
derriere luy, n’auez vous pas la liberté que de
voir & d’ouyr sans rien dire. En verité vous
m’estonnez de vostre procedé & ie ne sçay
plus que iuger, si vous auez enuie d’apprendre
sans mot dire ce qui se passe dans ce monde,
faites moy le moindre signe, & ie satisferay
tout à l’instant à vostre curiosité. Vous haussez
les espaules & vous paroissez estonné, ie


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