Anonyme [1649], LES EMBLEMES POLITIQVES PRESENTÉ A SON EMINENCE. , françaisRéférence RIM : M0_1212. Cote locale : C_7_66.
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vous pas qu’il faut tousiours retourner à son neant,
& que les exhalaisons que le Soleil atire en haut, retombent
à la fin au lieux qui les luy ont euoiés. Vne
fortune trop haute est tousiours à craindre, & pour
moy si elle m’auoit eleué plus que ie ne pretend, i’aurois
peur que comme la Tortüe porté en haut par vne
Aigle, elle ce me laissast choir pour me brisser. Ie suis
d’humeur aujourd’huy a prouuer les veritées que i’auance
par des emblemes & celuy que i’offre icy a vos
yeux fait voir des Campignons, qui semble vous dire
que les choses qui viennent tost, sont de peut de durée.
Vous n’auez peut estre iamais fait des reflexions que
sur ce qui a de l’esclat : vous imitez ces malades qui
mangent des viandes qui leur sont contraires & qui
aiment mieux s’atisfaire leur goust qu’à leur santé, &
certes i’ay bien raison, si ie ne me trompe d’vser de
cette comparaison, car ie mimagine que vostre bonne
fortune est a l’agonie & quelle à besoing de l’extreme
Onction. Toute fois le bruit court, ce que i’ay
beaucoup de peine a croire, que vous auez encore de
grands desseins, & que vous pretendez à des qualitez
eminentes, si tels est il faut bien dire que ce sont des
effects de vostre maladie & que vous resuez, vous disray
je tout ce que i’en pense si vous en estes reduit à ce
point on doit si i’en suis cru, loger vne telle frenesie ou
dans vn lict aux lncurables, ou dans vne loge aux petites


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