Anonyme [1649], LES EFFETS ADMIRABLES DE LA PROVIDENCE DE DIEV SVR LA VILLE DE PARIS ; OV REFLEXIONS DVN THEOLOGIEN enuoyées à vn sien amy solitaire sur les affaires du temps present. , français, latinRéférence RIM : M0_1199. Cote locale : C_7_64.
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aduantage, qu’il faut que la plume d’vn Theologien soit dans
vne plus grãde retenuë que celle du cõmun des autres hõmes
& detrempée dans vne plus grande modestie, & que d’ailleurs
il est écrit, Nolite tangere Christos meos. Et Principem populi tui
non maledices I’ay me mieux me tenir dãs le silence, & laisser
prendre cét essort à des plumes plus hardies que la mienne, &
au lieu de l’employer en declamations & inuectiues, conuertir
plustost nos langues en benedictions & en prieres :
Et considerant le prodigieux aueuglement & endurcissement
de cœur, duquel Dieu a frapé les esprits de ceux qui
nous haïssent, demandons luy qu’il change leurs cœurs :
Qu’il desille les yeux de nostre Reyne, luy fasse voir le penchant
du precipice où l’on la met, la ruïne generale de son
Estat qu’elle s’attire sans y prendre garde, le thrône de son
Fils qu’elle ébranle pensant l’affermir, sa reputation qu’elle
expose en plusieurs manieres, la haine & indignation des
peuples qu’elle se prouoque de tous costez. Que Dieu destourne
les maux qui menacent la France, fasse cesser la tempeste,
nous donne vn heureux calme, reünisse les esprits
des Princes, nous rende nostre Roy. Voila, mon cher, Solitaire,
vn digne objet de nos prieres, & à quoy ie vous exhorte
de tout mon cœur.

 

 


Viue vale si quid nouisti rectius istu
Candidus imperti, si non, his vtere mecum.

 



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