Anonyme [1649], LES DIVINES REVELATIONS ET PROMESSES FAITES A SAINCT DENYS PATRON DE LA France, ET A SAINTE GENEVIEFVE PATRONE DE PARIS, EN FAVEVR DES FRANCOIS. CONTRE LE TYRAN MAZARIN. Apportées du Ciel en Terre par l’Archange S. Michel. , françaisRéférence RIM : M0_1164. Cote locale : B_13_15.
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florissant & perdurable.

 

Que s’il faut faire la guerre, ie luy donneray des mouuemens
si iustes, si Chrestiens & si genereux, qu’il aymera mieux mourir que
d’épancher vne goutte de sang Chrestien, & l’extirpation des Infideles
Mahometans, sera le seul but de ses royales armes, & esteignant
les flambeaux funestes qui embrasent la Chrestienté, il ira
en Affrique combatre ces Monstres qui sont Ennemys iurez des
Fideles & qui tiennent dans l’esclauage ceux qui croient en moy.

Aprés ces Diuines Promesses, Iesus-Christ semblant auoir finy
son Discours, sainct Denys & saincte Geneuiefue s’inclinerent &
se prosteinerent aux pieds du Sauueur, & ayant rendu graces à sa
Misericorde & à sa Diuine bonté, ils le prierent encore auec beaucoup
de zele & beaucoup d’ardeur, de vouloir retirer Mr. le Duc
d’Orleans & Mr. le Prince du dessein qu’ils semblent auoir de proteger,
& de seruir de garde-fou à ce maudit Mazarin, & ne permettre
pas que de si vaillans & si glorieux Princes (qui se sont acquis
vn renon immortel par vne infinité de grands & admirables
exploits, que leur victor euse espée auoit acheuez,) aprés auoir si
dignement conserué leur Patrie voulussent à present luy faire vne
guerre mortelle, & authotiser les trahisons & la tyrannie de cet
infidele Ministre. A quoy Iesus-Christ respondit : Il n’est encore
temps ny necessaire que ie vous descouure les moyens dont ie me
veux seruir pour paracheuer mon œuure, vous verrez vn iour, &
cela ne tardera pas beaucoup, que ces valeureux Princes, (qui
semblẽt à present faire vn cruelle guerre à la France & notammẽt
à la ville de Paris, qui crie desia contre eux, comme s’ils estoient
des Parricides) seront vn iour les plus puissans instruments dont
ie me seruiray pour la restauration de cet Estat ; & qu’ils seront
ceux qui haïront le plus ce meschant Ministre lors qu’ils auront
descouuert ses pernicieux desseins ; & vous verrez qu’ils luy
fairont rendre gorge ; car pour le present ces Princes croyent de
bien faire en obeyssant à la Reyne Regente ; qui de son costé sera
bien tost desabusée, & ie feray voir à tout le peuple, que si elle a
failly, ce n’a point esté à mauuaise intention, & qu’elle a creu que
le bien & le seruice du Roy son fils exigeoient d’elle toutes ces
choses.

Et quant aux Princes de Conty, d’Elbeuf, de Longueuille, de Beaufort,
de Boüillon, & le Mareschal de la Mothe-Haadancourt, qui sont les principaux



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