Anonyme [1652], LES CONVVLSIONS DE LA REYNE LA NVIT DE DEVANT LE DEPART DE MAZARIN. Auec la consolation qu’elle receut par l’apparition d’vne bonne Sainte, Cause de la resolution qu’elle a prise de ne plus souhaiter le retour du Mazarin, de peur de mettre son Royaume en combustion pour la troisiéme fois. , français, latinRéférence RIM : M0_791. Cote locale : B_4_21.
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le porte, & auquel le meurtre ou l’enleuement de
biens profite, est reputé l’homicide & le rauisseur,
quelque esloigné qu’il soit du lieu où l’vn & l’autre
se commet, quelque Majesté qui le couure, &
quelque pretexte qu’il emprunte de sa puissance,
pour s’attribuer vn droit de tout pouuoir impunément.
Dauid & Iezabel commirent chacun vn
meurtre, en commandant secrettement qu’on le
commist, & cependant pour punition de son crime,
le premier souffrit vne grande peine en la desolation
de son peuple, estant reduit au choix de
l’vn des trois fleaux du Ciel, & ne se sauua de la
mort que par vne longue penitence : Et la seconde
estant iettée par vne fenestre, eut le corps brisé contre
le paué dans la ruë, & fut mangée des chiens,
comme elle en auoit esté menassée par le Prophete
de Dieu. Que si l’vn & l’autre fut si rigoureusement
traité pour vn seul meurtre : iugez ce que meritent
ceux qui en ont fait commettre plusieurs millions.
Mais ne doit-on pas dire qu’ils furent les
vrais homicides de ceux qu’ils firent perir, puis que
l’Ecriture sainte ne parle point du chastiment de
ceux qui presterent leur main à l’execution du
meurtre. Ie sçay bien que l’on pourroit alleguer
en vostre faueur, que ces meurtres auoient esté deliberez
en secret, & que le dessein d’attenter sur le
iour d’Vrie & de Nabot, auoit particulierement
touché l’esprit de Dauid & de Iezabel : Au lieu qu’en
faisant des exactions, où faisant la guerre, vous


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