Anonyme [1649], LE VRAY AMATEVR DE LA PAIX, CONTRE LES ADVIS dangereux du Libelle intitulé, ADVIS SALVTAIRE & genereux, &c. , françaisRéférence RIM : M0_4065. Cote locale : A_5_101.
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& auoir esprouué les desordres où sont suietes les Frontieres
plus auancées, commence à respirer vn air de Paix.
C’est neantmoins de telle sorte, qu’encore qu’il y ait
beaucoup d’esperance qu’elle sera perdurable, elle ne peut
presque euiter vn reste de crainte qu’elle ne soit trompeuse
& mal appuyée, ny se defendre encore si tost d’vn bruit
sourd, qui tasche de se glisser dans ses maisons, pour la
faire malheureusement retomber dans les malheurs,
dont elle se voit affranchie, il est mesme à craindre
qu’elle ne vienne à receuoir ces aduis pernicieux
qui sous le titre de Salutaires & Genereux nesont en effet
que des conseils outrageux & dommageables ; & l’autheur
se flattant de les addresser à tous les bons François, & aux
veritables Bourgeois de cette grande Ville, ne parle en
effet qu’à vne troupe de faineants seditieux qui ont l’ame
estrangere, & les inclinations farouches. Aussi h’ose t’il
paroistre en face, ny faire entendre ouuertement ses clameurs,
il ne se declare qu’en cachette, & comme il parle
sans l’aueu des honnestes gens, & fidels suiets de la Monarchie,
l’Auteur mesme des caracteres qu’il emprunte cache
son nom, & de peur d’encourir les reproches que merite
vn seruice si scandaleux, il n’ose se declarer l’instrument
de ce mauuais genie. Pour moy ie marche la teste
leuée, & sans craindre le blasme, dont les bonnes intentions
sont tousiours exemptes, ie viens m’opposer à ses
premiers efforts, & escraser la teste de ce petit serpent,
afin qu’il ne se fortifie point de son impunité. Ie pousseray
publiquement ma voix contre ses sifflements sourds,
& remplis de venin, Ie ne desguiseray point mon nom,
pour le desmentir en suite par mes paroles, comme fait ce
seditieux, qui au lieu d’vn Aduis salutaire, n’inspire que
des conseils de ruine, & bien loing d’estre Genereux,
ne porte les esprits qu’à la plus haute des laschetés,
comme est celle de la perfidie, qui romp la foy promise
au Souuerain mesme. De ma part, comme i’ay des sentiments
bien contraires aux siens, si ie m’appelle LE


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