Anonyme [1649], LE VRAY AMATEVR DE LA PAIX, CONTRE LES ADVIS dangereux du Libelle intitulé, ADVIS SALVTAIRE & genereux, &c. , françaisRéférence RIM : M0_4065. Cote locale : A_5_101.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 15 --

est du trosne de la diuinité. Et partant si l’on punit en
la Iustice du monde ceux qui recellent les faux monnoyeurs
qui contrefont seulement l’image du Prince,
quelle punition dois tu attendre de la Iustice spirituelle
de receller en ton ame les haynes & les enuies qui
veulent deffaire l’image de la paix qui est le secau du
grand Roy des armées : Et si iadis on chastioit à Rome
la Vestale qui par negligence auoit laissé esteindre le
feu qu’on reseruoit comme le bon-heur de la patrie,
quel chastiment deuroit on faire de toy, qui par malice
veux esteindre ce beau feu de la concorde qui est la
prosperité de la France, & la ioye des François ? telles
furent les pratiques de ce Gantois, qui sorty de la lie du
peuple pour mõter aux plus hautes dignitez entretenoit
la seditiõ des Flamens pour maintenir sa grãdeur, ainsi
tu veux semer vne nouuelle parmy nous, pour mieux
desguiser ta conditiõ. A peine auons nous despoüillé la
cuirasse, que tu nous veux remettre l’espee au poing
pour courir sus à vn party qui a cedé charitablement à
nos demandes, & aggreé nostre amitié : tu veux encore
oüyr les plaintes que le Roy, & nostre sage Regente
viennent d’appaiser, & reuestir le dueil à toute la
France, qu’elle vient maintenant de quitter. Quoy
donc, tu veux rompre cette heureuse Paix que leurs
Maiestés ont donnee à leurs subiects, & qu’elles ont
achetée aux prix du sang de tant de braues Chefs. Tu
veux violer les Serments de cét accord general, & denoüer
ce nœud de reünion que. Messieurs les Deputez
ont noüé auecque tant de peine pour la necessité &
le bien du public, en voulant contraindre l’inclination
de tous les bons François à destruire l’edifice que
ces grands hommes viennent de bastir. Malice non
encore pratiquee que de toy, & qui ne sera, pourtant
exercee que de ta plume qui aura aussi peu d’effet pour
le persuader, que ton espee pous y seruir sa Patrie.
Passion desesperee, qui nous veux faire entreprendre


page précédent(e)

page suivant(e)