Anonyme [1652], LE VERITABLE MANIFESTE DE MONSEIGNEVR LE PRINCE Touchant les raisons de sa sortie, & les protestation qu’il fait aux Parisiens, qu’il n’abandonnera iamais leurs interests. , français, latinRéférence RIM : M0_3942. Cote locale : C_12_29.
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pas reprocher aucune violence, & qu’en nous rencontrant
tousiours souples mesme dans nos plus
grands aduantages à receuoir toutes les dispositiõs
de la Paix, elle fut obligee de trahir l’infidelité de
ses intentions, par la necessité fatalle de trouuer
des intrigues, qui pussent broüiller les affaires, lors
qu’elles estoient sur le point de se voir terminees
par vn heureux accommodement. Il falloit que les
peuples fussent entierement conuaincus de l’innocence
de nos desseins, & qu’estant contraints de ne
blasmer en nostre conduite qu’vn exces de moderation,
ils ne peussent nullement douter de la necessité
qu’ils auoient de se ietter entre nos bras &
de croire que leurs interets & les nostres estoient
inseparables dans cette conioncture.

 

Enfin nous en auons donné de reste à la Cour,
Nous en auons donné de reste aux peuples, que
des impressions estrangeres n’ont point ietté dans
vne creance contraire, à celle qu’ils peuuent fort
raisonnablement fondez sur nostre sincerité. Nous
auons agy par supplications auec la Cour : Nous
nous sommes comportés auec tous les respets imaginables :
Nous nous sommes maintenus dans la
moderation pendans qu’elle s’emportoit impunement
à toute sorte d’extremitez : Nous auons parlé
d’vne mesme voix pendant nos aduantages &
pendãt nos desaduantages : si ces derniers ne nous
ont point abatus, ces premiers ne nous ont pas



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