Anonyme [1652], LE VERITABLE MANIFESTE DE LA FRANCE, A SON ALTESSE ROYALE ET A MESSIEVRS DV PARLEMENT, SVR LES DESORDRES DES GENS DE GVERRES. , françaisRéférence RIM : M0_3941. Cote locale : B_5_19.
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que par les pertes, estoient à la veille de respiret & de
ioüyr d’vn bien heureux repos.

 

Vn malheur qui n’a point d’exemple dans l’histoire,
va rouurir toutes mes blesseures & mettre en pieces mes
pauures entrailles,va auec le fer & le feu se respandre par
toutes mes Prouinces, & va causer le plus grand embrasement
qui ayt iamais paru dans le monde : Et ce qui
m’estonne & me surprend, est qu’on n’a point veu de
guerre qui n’ait eu quelque fondement, où du moins vn
legitime pretexte, & dont la fin n’ait regardé l’interest
de quelques particuliers : Les troubles de la Religion
ont fomenté l’ambition des Princes, qui vouloient à
quelque prix que ce fut gouuerner l’Estat, & posseder par
force & par violence les bonnes graces des Roys. La ligue
auoit pour but l’vsurpation de la Monarchie, & elle vouloit
esteindre & couper la racine de la maison Royale :
Mais dans cette fatale & cruelle conjoncture, on ne respire
que le bien general, on ne trauaille qu à maintenir
l’authorité souueraine, on ne cherche que la fœlicité publiques,
& on ne demãde au Ciel que le bon heur de tous
mes sujets, & la Cour est en cela d’accord auec le Palais,
& tous les François crient vnanimement viue le Roy.

Il ny à pas mesme qu’asi lieu de se plaindre, & si les
desordres ou les necessitez publiques ont deuoré plusieurs
millions, & si les dispensateurs des deniers publics
ont eu des mains, ils ne seront pas exempts de la repetition
& recherche qui s’en doit faire, vn bon reglement
fermera la bouche à tout le monde & reünira tous mes
enfans : Et apres tout, grand Prince, est il iuste que pour
reparer vne faute il faille employer vn remede pire mil



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