Anonyme [1652], LE VERITABLE AMY SANS FLATERIE, A MESSIEVRS DV PARLEMENT, QVI VEVLLENT QVITTER le party de Messieurs les Princes, pour suiure celuy du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_3918. Cote locale : B_12_6.
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sur vos personnes & sur vos biens.

 

N’entendez vous pas aussi ce murmure perpetuel
du peuple desesperé qui vous menasse
par les ruës, & qui fait hautement des reproches
à la bonté de nos Princes, de ce qu’ils souffrent
toutes vos longueurs, & ne vous forcent pas
comme ils le pouroient facilement, à mettre la
main à l’ouurage que vous auez si fort auancé,
pour vous obliger à les soustenir, quand il paroist
plus chancelant. Sans mantir la iustice la plus
sincere, aussi bien que vostre conscience vous y
condamne absolument : mais le peril tres euident
qui vous menasse en cas de refus, est vne loy de
rigueur qui vous y force, & qui dans vos esprits
ne doit point laisser de place à de contraires pensées,
si vous escoutez bien cette voix, qui comme
elle fit autrefois au Senat Romain, vous semble
crier à tous moments, Oreus vobis ducit pedes.

Ie m’estonne en effet que vous ne pensés
que ce n’est pas vn ieu d’auoir émeu ce grand orage
si vous n’aués soin de l’appaiser, & qu’ayãt irrité
tant d’esprits, dont le desespoir commence à
s’emparer au defaut de vostre secours, si vous leur
refusés la proye qu’ils desirent, vous vous mettés
en hazard de la deuenir vous mesmes. Pensés de
grace quels appas vous semastes parmy la France
pour seruir d’amorce au peuples ? quels biens vous



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