Anonyme [1652], LE TYMBRE DE L’HOSTEL DE VILLE, PARLANT AV CARDINAL MAZARIN, SVR LES ASSEMBLEES DES PRINCES. , françaisRéférence RIM : M0_3902. Cote locale : B_12_39.
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qui n’a cure de bien faire, car vous auez assés tesmoigné
par vos actions que vous n’y aimez aucunement
a nature ; & si le temps que ie fais profession de suiure
apprend quelque chose de certain par le continuel
exercice, & par les obseruations iournalieres,
il faut auoir bien peu d’esperence pour ne pas connoistre
que ce ne sera pas encore auiourd’huy que
vous commencerez de faire du bien, veu que vous
auez vne trop longue habitude au mal. Prenez ie
vous prie, vn peu de loisir, parmy toutes les inquietudes
qui peuuent troubler vostre esprit, &
considerez en vous mesme de quoy vous sont redeuables
ces pauures peuples de France, à les esplucher
depuis vn bout du Royaume iusques à l’autre, de
quelque costé que vous le preniez, ces pauures peuples,
dis-ie que vous auez payez auec tant d’ingratitude,
qu’apres auoir receu d’eux vne fortune que
vostre miserable naissance n’auroit iamais osé esperer,
apres les auoir épuisez, s’il faut ainsi dire, de
toutes sortes de biens & de facultez, vous leur auez
miserablement soustrait ce qui leur restoit de plus
cher & de plus aimable ; vous leur auez enleué leur
Roy, & vous estes seruy de ce ieune Prince comme
d’vne couuerture à vos persides, & d’vn bouclier plus
fort que celuy d’Aiay, pour éuiter les supplices que
vous meritez. Mais ce meschant (car la patience me
vient d’eschapper,) ie vois bien-tost arriuer le souhaitable
moment, qu’il vous faut perir. Depuis
quelques iours dans les interuales que ie n’estois


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