Anonyme [1649], LA FVREVR DES NORMANS CONTRE LES MAZARINISTES. , français, latinRéférence RIM : M0_1460. Cote locale : E_1_57.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 4 --

nous le contraindrons de dire, à furore Normanorum,
liber a me Domine. Diuine fureur ! tu es le
repos des bons & la terreur des meschans. C’est toy
qui portes les vengeances de Dieu sur les peruers.
> C’est toy (s’il est permis de mesler les choses profanes
auec les diuines) qui as fait dire au Roy Dauid,
Domine ne in furore tuo arguas me. C’est toy qui animois
Alexandre dans les combats, & qui luy donnant
vne longue suitte de victoires, luy as donné
vn Royaume qui n’auoit point d’autres bornes, que
celles du monde entier. Puisque tu es fille du Ciel,
nous souspirons apres tes ardeurs, & nous faisons
gloire d’estre furieux, puisque tues le Soleil qui fais
naistre les Palmes ? Puisque tu nous rends inuincibles,
nous rendrons nos victoires Eminentissimes.
Ton feu eschaufant nos cœurs d’vn noble desir de
combattre, nous nous despoüillons de nos propres
intherests, comme d’vne chemise que nous
auons portée il y a long-temps, pour nous reuestir
de ceux du public, comme d’vne robe Royale :
Et nous quittons nos miseres dans nos maisons,
comme vn fardeau sous lequel nous gemissons il y a
long-temps, pour aller chercher nostre bon-heur
dans les combats, lesquels ont de plus fortes chaisnes
pour nous attirer, que nos familles pour nous retenir.
Nous estoufons l’amour de nos maisons dans
vne genereuse adoption de tout le Peuple de France,
à l’exemple de ces deux Romains, dont l’vn ne vouloit
point auoir d’autre qualité, que celle de Pere public,
& l’autre ayma mieux estre pere cruel, que Cõsul


page précédent(e)

page suivant(e)