contraints de se venir plaindre au Roy
pour luy en demander iustice, ie ne croy pas
qu’ils se voulussent émanciper de se la faire eux
mesmes, si cela estoit le Prince auroit droit de
les punir auec vne seuerité bien grande.

Où auez vous iamais veu qu’vn mesme homme
puisse estre & iuge & partie tout ensemble.
Il en est ainsi du Prince & du peuple ; quand les
Souuerains ne traitent pas leurs sujets, selon l’intention
de celuy qui les à placez dans leur throsne,
il s’en faut plaindre à luy, & se mettre en Estat
qu’il souhaitte que nous soyons, pour l’obliger
à nous faire iustice. Ce Seigneur ne manquera
pas alors de nous assister, & de faire des
miracles en faueur du peuple : Car de s’imaginer
que les sujets cessent d’estre subjets, quand
le Roy abuse du pouuoir que Dieu luy donne
est vn blaspheme tres abominable.

Et puis n’est-ce pas estre criminel de leze-maiesté
diuine & humaine, de dire en suitte, que
cela est aussi veritable que la sainte Escriture ?
Comme si les sentimens d’vn homme particulier,
pouuoient aller du pair auec les decrets
d’vn esprit éternel & infaillible.

C’est estre bien meschant iusques à la rage,
de ne pas aduoüer la reuerence que l’on doit
aux Roys, puis que Dauid luy mesme, tout oint
qu’il estoit, les honnoroit auec des soumissions
extraordinaires, en la personne d’vn Saül reprouué