Anonyme [1649], APOLOGIE POVR MESSIEVRS DV PARLEMENT CONTRE QVELQVES Libelles faicts à S. Germain en Laye. , françaisRéférence RIM : M0_125. Cote locale : A_2_12.
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On nous replique toutefois que Messieurs du
Parlement ne peuuent s’excuser d’auoir failly, parce
que du moins, s’ils n’ont pas cõmis de desobeyssance,
ils ont donné vn Arrest iniuste contre Mazarin,
pour le faire sortir du Royaume, n’ayant pas de
droit de chasser le domestique d’autruy. Celuy qui
nous fait ceste belle replique, est tellement aueuglé,
qu’il ne voit pas que la connoissance des crimes appartient
à Messieurs du Parlemẽt, & que lors qu’vn
feruiteur est tombé en faute, il a droit de le faire
prendre iusques dedans la maison de son Maistre. Il
n’est pas temps de raconter toutes les malices de
Mazarin pour monstrer la Iustice de l’Arrest prononcé
contre luy, mais il nous faut faire voir le
droit qu’il a de punir les ennemis de l’Estat. Lors que
cet illustre Senat reconnoit que dedans quelque
affaire que ce soit, il y va de l’interest de sa Maiesté, il
est obligé, comme representant la Iustice de Dieu,
d’en faire la recherche & d’en punir les autheurs. Il
a veu les mauuaises maximes d’vn Ministre d’Estat,
l’attentat qu’il a commis en la personne du Roy tres-Chrestien,
les intelligences qu’il auoit auec l’estranger,
enfin les cris de toute la France qui se plaint
qu’il luy a tiré iusques à la derniere goute de son sãg
pour s’en saouler comme vne Harpie affamee : &
puis apres auoir eu la connoissance de tous ces excés,
il auroit fermé l’oreille à la Iustice, luy qui fait profession
de la rendre à ceux qui la demandent, & n’auroit


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