Anonyme [1649], APOLOGIE POVR LA DEFFENCE DV CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_121. Cote locale : C_2_10.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 7 --


Ie voudrois bien sçauoir qui auroit bonne grace ?
Allant baiser le Roy luy cracher à la face.
Que pourroit-il souffrir pour vn tel manquement ?
Qui pourroit inuenter vn digne chastiment,
Pour iustement punir vn si sanglant outrage ?
Sinon que le brusler tout vif dans vne cage.
Qui auroit fait cela, chocqueroit-il le Roy ?
Respond esprit subtil ? respond donc ? parle à moy ?
Tu ne le puis nier en coupant sa main dextre,
Dis moy le chocque on, tu me diras peut estre,
Tu és bien mal-heureux, quoy ? peux-tu bien douter
Que Monsieur Mazarin que tu fais detester.
Soit le bras droict du Roy ? il soustient sa Couronne,
Il maintient ses Estats, il garde sa personne,
Il luy donne conseil auec fidelité,
Il luy monstre à souffrir toute difficulté,
Il est tout son support, il gouuerne la France,
Tout le bien qui se fait vient de son Eminence.
Si l’on gagne vn combat dessus les ennemis,
Nous deuons tous penser qu’il nous les a sousmis,
Comment me diras-tu ? est-ce par sa prudence ?
Est-ce par son esprit ? ou par sa diligence ?
Ie te responds qu’oüy, & ie dis que l’Estat,
Le perdant se verroit renuersé tout à plat,
Et puis tu voudrois destruire ce Ministre ?
Quiconque y pansera, passera pour belistre.
Si tu priuois l’Estat d’vn tel soulagement,
Aurois-tu bien le cœur de viure seulement ?

page précédent(e)

page suivant(e)