Anonyme [1649], APOLOGIE POVR LA DEFFENCE DV CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_121. Cote locale : C_2_10.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 9 --


Tout ainsi comme Aman eut la teste attachée,
Au poteau qu’il auoit dressé pour Mardochée.
De mesme, vous pourrez peut-estre bien mourir
Dans le lieu preparé pour le faire perir,
Vous sçauez que les Roys peuuent tirer vengeance,
De la temerité d’vne pareille offence,
Tesmoing cét Empereur lequel fit esgorger
Tout le Peuple innocent qui vouloient l’outrager.
Non pas en l’attaquant : car l’affaire impreueuë
Fit voir à descouuert la verité cogneuë.
Mais n’importe, croyant auoir esté mocqué
Il se fascha si fort pensant estre picqué,
Que pour la mort d’vn seul de ses Valets de chambre,
Il fit souffrir au Peuple vne sanglante esclandre,
S’il fist ainsi vanger la mort d’vn seruiteur,
Que fera nostre Roy pour vn tel protecteur ?
Que Monsieur Mazarin qui maintient la Couronne,
Et qui n’a point d’esclat que ce qu’il luy en donne,
Il ne faut pas douter qu’il purge cét affront,
Qui dans l’eternité luy terniroit le front,
Enfin si depuis peu l’on souffre tant en France,
Ce n’est que pour vanger vne telle insolence,
Messieurs de Paris ne soyez point honteux,
Faut vous humilier & vous serez heureux.
Si ce n’est de bon gré vous le ferez de force,
La Paix que vous auez y seruira d’amorce,
Quand vous serez surpris toutes sousmissions
Passeront dans la Cour pour des illusions,

page précédent(e)

page suivant(e)